Les langues à l’ombre des colonialismes – une conversation entre Léuli Eshrāghi, Caroline Monnet, faye mullen et Carl Trahan

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Ce programme est présenté en français et en partenariat avec le Conseil culturel fransaskois.

À propos de la table ronde

Venez rejoindre lo commissaire Léuli Eshrāghi dans une discussion avec les artistes Caroline Monnet, faye mullen et Carl Trahan sur les enjeux soulevés dans Pasapkedjinawong—la rivière qui passe entre les rochers—the river that passes through the rocks. Cet événement sera diffusé sur le site web du Musée d’art MacKenzie ainsi que sur ses pages Facebook et YouTubeLe sous-titrage codé sera disponible sur le flux en direct de Facebook. Ce programme est présenté en français et en partenariat avec le Conseil culturel fransaskois.

À propos de cette exposition

Pasapkedjinawong présente des artistes d’à travers l’île de la Tortue et de l’autre bord du Grand Océan qui examinent comment les langues arrivent à survivre, dépasser, s’adapter ou résister aux cadres de la violence et de la répression coloniales. Cette exposition tient des langues et des cultures pour des systèmes vivants, comme des rivières et d’autres masses d’eau, et regarde de près ce qui arrive lorsque le courant habituel est interrompu, détourné ou entravé par une force extérieure. Nos langues s’adaptent, s’atténuent à un filet, laissent des sentiers secs taillés dans le territoire qui attendent des pluies nouvelles ou, toujours fortes, s’écoulent à travers des chenaux neufs ou avoisinants; et la persévérance de ces eaux continue à nourrir et à soutenir les peuples et les cultures qui en dépendent.

Les artistes qui participent à Pasapkedjinawong représentent cette force vitale continue en articulant des architectures renouvelées de langue et de pensée nourries par des moyens neufs et ancestraux de connaître et de voir le monde. En se servant de son, silence, image, corps, textile et tactilité, chacun.e d’elleux trace les courants multiples qui longent les domaines apparemment monolithiques des langues coloniales, afin d’élargir notre imagination et notre compréhension des histoires et avenirs de culture et de communication se déployant sur cette planète.

 

Biographies

Léuli Eshrāghi

Dr·e Léuli Eshrāghi (d’ascendance samoane, persane, cantonaise), artiste visuel·le, auteur·e, commissaire et chercheur·e universitaire travaille entre l’Australie et le Canada. Ia s’interpose aux territoires visuels afin de centrer les parentés constellaires, les langues sensuelles et parlées, et les pratiques cérémonielles-politiques autochtones. À travers la performance, l’image en mouvement, l’écriture et l’installation, ia s’interroge sur les futurités autochtones telles que hantées par les violences militouristiques et missionnaires continues qui ont jadis effacé les personnes fa’afafine-fa’atane des structures de parenté et de connaissance. Ia a réalisé des projets commissariaux variés dont Histoires, écrans et intimités samoans à la A Space Gallery, Toronto, et au festival imagineNATIVE, Écrans autochtones: temporalité et mouvement avec Mylène Guay également dans le cadre du festival imagineNATIVE, ʻO le ūa na fua mai Manuʻa aux UNSW Galleries, Sydney, Ua numi le fau à Gertrude Contemporary, Melbourne, et dans une trilogie organisée de pair avec Tarah Hogue, Lana Lopesi, Sarah Biscarra Dilley et Freja Carmichael, Transits and Returns à la Vancouver Art Gallery, Layover à Artspace Aotearoa, Auckland, et The Commute à l’Institute of Modern Art, Brisbane.

Caroline Monnet

Caroline Monnet, d’ascendance anichinabée et française, est une artiste multidisciplinaire de la région de l’Outaouais, au Québec. Après des études en sociologie et en communication à l’Université d’Ottawa (Ontario) et à l’Université de Grenade (Espagne), elle poursuit une carrière en arts visuels et cinéma. Son travail a été présenté partout dans le monde notamment à la biennale du Whitney (New York), à la biennale d’art de Toronto, au Musée National des Beaux Arts de Québec, au Musée des Beaux-Arts du Canada, Musée des Beaux Arts de Montréal, au Shirn Kunsthalle de Francfort, à KADIST (San-Francisco), au Palais de Tokyo (Paris), et à la Haus der Kulturen Der Welt (Berlin). Ses œuvres figurent dans de nombreuses collections, dont celles du Musée national des beaux-arts du Québec, du Musée des beaux-arts du Canada, Musée des Beaux-arts et Musée d’art contemporain de Montréal. Monnet est lauréate d’un prix Sobey pour les arts 2020 et du prix Pierre-Ayot 2020. Dans sa pratique, l’artiste revisite les schèmes et les canons de l’histoire et de l’histoire de l’art. Son travail se démarque par l’usage de matériaux industriels, combinant le vocabulaire visuel des cultures traditionnelles à l’imagerie populaire contemporaine pour créer des formes hybrides à l’esthétique unique, non loin du modernisme abstrait.

Faye Mullen

S’appuyant sur une sensibilité sculpturale combinant une pratique d’observation, de geste performatif, de son et de l’image fixe et en mouvement, la démarche de faye mullen s’adapte au contexte relationnel et est informée par des responsabilités communautaires.  Par l’entremise d’une perspective 2S d’ascendance mixte (anishinaabe/irlandais·e/italien·ne/français·e), sa démarche tend vers l’horizontalité mettant en forme des imaginaires queers et des manières décoloniales de faire monde. faye est titulaire d’un baccalauréat en beaux-arts de OCADU et de l’École nationale des beaux-arts de Paris, ainsi que d’une maîtrise de l’Université de Toronto et du Fresnoy, à Tourcoing en France. Son travail a fait l’objet d’expositions collectives et individuelles en Asie, en Australie, en Europe et à travers l’île de la Tortue.  Actuellement faye nourrit des relations le long du gete onigaming, un sentier ancestral qui relie Tiohtiá:ke / Mooniyang / Montréal – Tkaronto / Toronto – Ongniaahra / Niagara, sa région natale.

Carl Trahan

Né à Montréal, Carl Trahan élabore depuis 2011 un travail multidisciplinaire qui traite de la période comprise entre la révolution industrielle et la Deuxième Guerre mondiale. À partir de certains événements, d’œuvres littéraires et de textes historiques – ainsi que du travail d’auteurs contemporains qui les analysent –, il aborde notamment la crise spirituelle liée aux avancées scientifiques et technologiques de la modernité, de même que ses répercussions dans la culture et la politique européennes qui ont mené aux grands conflits mondiaux. L’artiste expose régulièrement en solo et en groupe depuis le milieu des années 1990. Il a participé à des expositions collectives à La Havane, à Berlin, à Rome, à Toronto et à Créteil (France). Il a plusieurs résidences d’artiste à son actif, entre autres à Berlin, à Paris, à Rome de même qu’à Espoo, en Finlande. En 2016, le Musée national des beaux-arts du Québec lui décernait son prix en art actuel; il lui consacrait sa première exposition muséale en 2017. Il est représenté par la galerie Nicolas Robert.

Besoin d’aide ou de soutien?

La table ronde pourra traiter des questions sensibles des pensionnats coloniaux ainsi que d’autres structures ayant causé des traumatismes intergénérationnels. Une ligne téléphonique bilingue d’aide aux anciens des pensionnats autochtones et aux personnes touchées par les pensionnats offre du soutien psychologique et fournit des références pour l’obtention d’aides. Elle est disponible 24 heures sur 24, au 1 866 925-4419. La Ligne d’écoute d’espoir pour le mieux-être apporte une aide immédiate à tous les membres des peuples autochtones, avec des conseillers sensibilisés aux réalités culturelles, au téléphone (1 855 242-3310) ou par clavardage. De l’aide est également disponible sur demande en cri, en ojibwé ou en inuktitut. Deux services supplémentaires sont également disponibles en anglais. La ligne téléphonique KUU-US est offerte aux membres des Premières Nations, en tout temps, par téléphone, au 1 800 588-8717, ou sur le web, au kuu-uscrisisline.com. L’Indian Residential School Survivors Society, en Colombie-Britannique, offre également une ligne de crise, au 1 866 925-4419.

 

Thank you to Conseil Culturel Fransaskois for their support in promotion to Francophone audiences.