Panoramic image displaying a symmetrical and intricate pattern resembling bare tree branches against a dark background, creating an abstract, mirrored forest effect. The branches appear golden-brown and are densely layered, forming an intricate design.

Brenda Francis Pelkey, Forest III (from the series Haunts), 2001, Ilfochrome on aluminum with audio. Collection of the MacKenzie Art Gallery, gift of the artist.

Born in Kingston, Ontario, in 1950, Brenda Francis Pelkey moved to Saskatchewan in 1980, where she became a fixture in the photographic community through her involvement with The Photographers Gallery and BlackFlash. Pelkey was among the vanguard of Canadian photographers who abandoned the traditional gaze of documentary photography to embrace a plethora of subjective and personal approaches. Over the course of the late 1980s and 1990s, she was inspired by the work of Jeff Wall and Donigan Cumming to develop an innovative kind of social cartography, which would explore the multiple possibilities of female subjectivity in public and private spaces. Her lifetime contributions were recently recognized with a nationally touring retrospective and publication, organized by the Art Gallery of Windsor and hosted at the MacKenzie Art Gallery from 23 June to 29 September 2018. 

Pelkey’s major bodies of work have grown out of a desire to abandon the supposed objectivity of documentary photography in favour of images infused with rich social and psychological complexity. Emphasizing the constructed nature of reality, Pelkey shot her subjects at night using movie lights and printed her images in multiple panels on Cibachrome. Pelkey’s exploration of the capacity of images to implicitly register layers of memory and narrative culminated in the series Haunts (2000–1).1 Returning to Havre Boucher, Nova Scotia, in 2000, a location where she had lived as a young woman, she scouted locations by the sea and in the forest to shoot longexposure nighttime images lit with movie lights. Entering the era of digital photography, single images were then scanned, flipped, and repeated to create the final compositions. Forest III is the third and final version of a photograph composed of a single image of dead conifer flipped backtoback in a frieze of eight panels. The photographs are accompanied by an audio track that is composed of a recording of leaves rustling in the wind superimposed over a track of an audience murmuring; the combined tracks are played both forward and backwards, mirroring the arrangement of photographs. The soundtrack introduces an irrational element since there are no leaves on the bare branches of the trees. As Ingrid Jenkner astutely notes, this “psychic landscape” plays with cinematic conventions, creating a space of “melodrama” that suggests impending or just past events.”2 Printing at human scale, Pelkey constructs a space that expresses the imagination, not of the represented individuals, but of the viewing subject. At the same time, Pelkey makes visible with conceptual elegance and economy the act of construction and its implication within ideological frameworks. 

Timothy Long, Head Curator

 

1 Ingrid Jenkner, “Haunts,” in Territories: Brenda Francis Pelkey (London, UK, and Windsor, ON: Black Dog Publishing and Art Gallery of Windsor, 2016), 110-113.

2   Ibid, 113.

Née à Kingston (Ontario) en 1950, Brenda Francis Pelkey s’installe en Saskatchewan en1980. Elle y devient un pilier du milieu photographique en raison de son travail à la Photographers Gallery et au magazine BlackFlashPelkey fait partie de ces photographes canadiens avantgardistes qui ont abandonné le regard traditionnel de la photographie documentaire pour adopter une myriade d’approches personnelles et subjectives. Vers la fin des années 1980 et pendant les années 1990, elle s’inspire du travail de Jeff Wall et de Donigan Cumming pour élaborer une nouvelle forme de cartographie sociale qui explore les multiples possibilités de suhjectivité féminine dans l’espace privé et public. Sa contribution de toute une vie à son art a été récemment reconnue par une rétrospective itinérante pancanadienne organisée par la Art Gallery of Windsor et présentée au Musée d’art Mackenzie du 23 juin au 29 septembre 2018. 

Les oeuvres majeures de Pelkey dérivent de son désir d’abandonner la supposée objectivité de la photographie documentaire au profit d’images empreintes d’une riche complexité sociale et psychologique. Mettant en relief la nature construite de la réalité, Pelkey photographie pendant la nuit ses sujets illuminés par des projecteurs de cinéma et tire ses photos en Cibachrome sur multiples panneaux. Son exploration de la capacité des images à enregistrer implicitement les strates de la mémoire et du récit voit son aboutissement dans la série Haunts (2000–1).[1] De retour à Havre Boucher (Nouvelle-Écosse) en 2000, un lieu où elle a vécu pendant sa jeunesse, elle repère des endroits au bord de la mer et dans la forêt pour prendre des photos nocturnes à exposition prolongée. Entrant dans l’ère de la photographie numérique, les images sont alors scannées, inversées et répétées pour créer les compositions finales. Forest III est la troisième et dernière version d’une oeuvre représentant plusieurs fois le cliché d’un conifère mort. La même image est inversée et répétée dos à dos pour créer une frise de huit panneaux. La piste sonore qui accompagne l’oeuvre consiste en un enregistrement du bruissement de feuilles superposé à un enregistrement des chuchotements de spectateurs; les deux enregistrements sont combinés et joués en avant et en arrière, à l’image de l’arrangement de photos. La piste sonore introduit un élément irrationnel puisque les branches de l’arbre sont dénudées. Comme le remarque judicieusement Ingrid Jenkner, ce « paysage psychique » joue avec les conventions du cinéma, créant ainsi un espace de « mélodrame » qui suggère des événements imminents ou très récents.[2] Par un tirage à l’échelle humaine, Pelkey construit un espace qui exprime l’imagination, non pas des personnes représentées, mais du sujet-spectateur. Simultanément, Pelkey, avec une élégance et une économie conceptuelle, confère une visibilité à l’acte de construire et à son implication dans des cadres idéologiques. 

 

Timothy Long, conservateur en chef

French translation by Brigitte Haguès

 

1 Ingrid Jenkner, “Haunts,” in Territories: Brenda Francis Pelkey (London, UK, and Windsor, ON: Black Dog Publishing and Art Gallery of Windsor, 2016), 110-113.

2   Ibid, 113.